IRRC No. 883

Dialogue humanitaire et lutte contre le terrorisme : antagonisme des normes et émergence d’un nouveau paysage politique

Télécharger PDF
Cet article est aussi disponible en

Abstract
Le présent article met en évidence deux ensembles de normes antagonistes. Le premier corpus, qui vise à protéger la population, encourage l'établissement d'un dialogue entre humanitaires et groupes armés non étatiques (GANE) en période de conflit armé. Le second, qui vise à protéger la sécurité nationale et/ou internationale, interdit un tel dialogue avec des groupes listés en tant que « terroristes ». Les auteurs examinent en quoi cet antagonisme juridique pourrait affecter la capacité des organisations humanitaires à procurer une aide vitale aux populations dans les zones contrôlées par un de ces groupes. Ancré dans le droit international humanitaire (DIH), le premier ensemble de règles constitue la base sur laquelle un dialogue humanitaire peut être engagé en période de conflit armé interne, dans le double but de porter assistance aux populations vivant sous le contrôle de groupes armés non étatiques et d'encourager ces derniers à respecter les règles du DIH. Le second ensemble vise à empêcher l'apport d'un soutien financier ou matériel (formation technique et coordination comprises) à des entités listées en tant que « terroristes », dont certaines peuvent être considérées comme des groupes armés non étatiques au sens du DIH. L'article met l'accent sur les réglementations antiterroristes élaborées par les États-Unis et par le Conseil de sécurité des Nations Unies, bien que d'autres États et organes multilatéraux se soient dotés de dispositifs similaires. Pour conclure, les auteurs décrivent brièvement diverses réponses possibles des organisations humanitaires aux difficultés évoquées.

Poursuivre la lecture du #RICR No. 883

Autres articles de Naz K. Modirzadeh, Dustin A. Lewis, Claude Bruderlein