Au Sahel, les communautés d’accueil font partie des populations les plus affectées par le phénomène récurrent des déplacements internes. Elles sont pourtant souvent négligées dans le cadre des réponses apportées à ce phénomène. De même, leur situation n’a que très rarement retenu l’attention des observateurs issus ou non du milieu scientifique. Le présent article soutient qu’il est essentiel d’assurer une protection adéquate à ces communautés, d’autant plus qu’elles jouent un rôle de premier plan dans l’assistance et la protection humanitaires fournies aux personnes déplacées internes (PDI). À cet effet, il analyse d’abord de manière approfondie les instruments juridiques régissant la protection des populations affectées par les déplacements forcés afin de déterminer et de présenter les protections juridiques qu’elles offrent aux communautés d’accueil des PDI. Ensuite, l’article analyse et met en évidence les enjeux positifs pouvant découler du plein respect de ces protections. Ce faisant, il démontre que les violences et violations persistantes dont sont victimes ces communautés freinent la pleine réalisation des enjeux identifiés. Dans cette même démarche, l’article propose par ailleurs des solutions qui aideraient à combler les insuffisances constatées et, partant, à garantir une meilleure protection aux communautés d’accueil des PDI au Burkina Faso, au Mali et au Niger. 

Texte original en français.