Conflits armés, violences, chocs climatiques, déplacements de population et COVID-19 sont autant d’éléments qui ont rendu la situation humanitaire dans la région du Sahel extrêmement complexe. Les civils en sont incontestablement les premiers affectés. Nombre d’articles de ce numéro ont en commun d’évoquer les défis particuliers auxquels les femmes sont confrontées dans le Sahel en raison de leur vulnérabilité, mais aussi de leur rôle clé au sein de leurs communautés.

Ces femmes doivent se débrouiller seules : leurs pères, leurs époux et leurs fils sont soit emprisonnés soit disparus. Elles doivent relever bien des défis : trouver de quoi manger, accéder aux soins, à l’éducation, trouver un emploi, se reconstruire et se réinstaller. Dans leur lutte au quotidien pour leur survie, elles sont aussi les cibles privilégiées d’attaques et de violences.

Deux questions humanitaires se posent alors. La première et la plus évidente est celle de la protection qui ne doit pas pour autant éclipser celle relative à l’inclusion à la participation des femmes. En réalité, de possibles victimes particulièrement fragiles, les femmes deviennent des actrices efficaces et même primordiales dans la région, attestant ainsi de l’importance de miser sur les femmes qui jouent un rôle moteur dans la reconstruction de la société1.

Les témoignages de femmes du Sahel, présentés ci-après, expriment leur volonté de reconstruire la société et révèlent leur capacité de résilience.