Editorial : Villes en guerre, le spectre de la guerre totale
Un paysage de désolation, recouvert de poussière grise, s’étend à perte de vue dans un silence irréel. Des murs criblés de balles ; des immeubles effondrés ; des façades éventrées mettant à nu l’intimité d’une chambre ou d’un salon ; des rues bloquées par les amoncellements de gravas.
Filmées au ras des toits par des drones, ces images hallucinantes de champs de ruines qui ont circulé sur les réseaux sociaux symbolisent sans doute le mieux la résurgence de la guerre urbaine aujourd’hui. D’autres images viennent ensuite à l’esprit : hôpitaux bombardés ; enfants extraits des décombres ou encore snipers parcourant des dédales de tunnels et de passages béants creusés par les explosions dans les murs des maisons désormais vidées de leurs habitants.